Pendant mon temps de service à St Malo, je rencontrai à l’orgue de la Cathédrale celle qui allait devenir ma première femme, Nicole Arvoie (au Mont St Michel le 28-1-1966).

Le Père Roullin m’avait trouvé un travail à l’école Bignon de Mortagne au Perche à partir du 1er Janvier 1966. Un prêtre de l’école me prêtait sa 4L, plein fait, tous les 8 ou 15 jours pour faire le trajet Mortagne – Saint Malo. Merci encore à cet homme d’église si généreux.

Au deuxième semestre de l’année 1966, je quittai mes fonctions de professeur de musique et surveillant à l’école Bignon de Mortagne pour aller rejoindre Nicole Arvoie à Saint-Malo. Je pris pour six mois un travail dans le privé avant de devenir fonctionnaire territorial à Saint Malo (voir l’article « de Saint Malo à Couéron » dans « Ma vie professionnelle » sous l’onglet « Ma vie »).
En arrivant, je fus hébergé chez les parents de Nicole dans la maison du « Grillon », 42 rue Blaize de Maisonneuve », non loin de la mer.

Cette maison sert maintenant de gîte saisonnier. On peut en trouver la description sur Internet.
Copier dans votre navigateur le lien : airbnb.com/h/legrillonsaintmalo. Pour avoir plus de renseignements, il faut cliquer sur « Afficher toutes les photos » (aménagements intérieurs) et même, si l’on veut encore plus de détails, « Afficher les 44 équipements ». Tel : 06 50 39 15 14.
Par la suite, nous occuperons un appartement HLM, rue du Calvaire puis un appartement rue de la Herse, dans Saint Malo intra-muros.
Ma fille Françoise, qui est responsable du présent site dont je suis l’éditeur, a bien voulu me transmettre cette photo de cette maison du « Grillon » qui servait de pied à terre à la famille pour profiter de la plage et de la ville de Saint Malo.
De ma vie à Saint Malo avec Nicole, il ne me reste que très peu de souvenirs. Après la séparation et le divorce, j’avais en principe tout détruit. J’en ai retrouvé quelques-uns soit dans des archives oubliées, soit dans un album photo de ma Maman, soit auprès de ma fille Françoise.
Voici tout d’abord deux témoignages de la vie musicale de Nicole lorsque je l’ai connue. Elle dirigeait la manécanterie « A Cœur Joie » de Saint Malo et organisait chaque année une audition de celle-ci à l’hôtel Chateaubriand, près de la Mairie.


Les choses suivant leur cours, vint le jour du mariage, le 4 Juillet 1966, veille de mes 23 ans. Les photos ci-dessous appartenaient à Maman


Sur cette photo on voit Maman (à gauche) à côté du père de la mariée et de sa grand-mère. Il fut toujours pour Maman d’une extrême délicatesse, allant jusqu’à la chercher à Alençon pour la cérémonie du mariage. Pour Nicole et moi, il fut toujours particulièrement bienveillant, allant jusqu’à nous organiser notre voyage de noces à l’île Cézembre. Je suis heureux de rendre hommage au Papy.
J’avais rencontré Nicole à l’orgue de la Cathédrale de St Malo. Il ne s’agissait pas du grand orgue actuel qui n’existait pas, mais d’un orgue disposé dans le transept et aujourd’hui émigré à Tinténiac. Pour en savoir plus sur cet orgue, voir « Ma vie », Vie musicale, Article « Tribunes occupées« . Sous la direction de Mme Maryvonne Hilaire, nous organisions des concerts en été au profit de la Cathédrale et de sa restauration. Cela dura de 1967 à 1969. (Je fus muté Secrétaire de mairie à Senonches (Eure et Loire) en Avril 1970). Voici les affiches des saisons 1967 et 1968. L’année 1969 ne bénéficia pas du concours de Nicole Duval à cause de notre fille Françoise qui était en gestation dans ses entrailles.


D
eux filles naquirent de mon mariage avec Nicole : Christine le 4 Février 1967 à Paramé et Françoise le 17 Octobre 1969 à Saint Malo.

La vie maritale avec mon ex-femme se poursuivit pendant mes périodes professionnelles de St Malo, Senonches, Ballancourt sur Essonne et en partie Couéron (cf. le dossier « Fonctionnaire territorial » dans l’article « de Saint Malo à Couéron » de ma « Vie professionnelle »).
Ce fut là le commencement de la fin. Ma femme qui devait venir en vacances un mois à Font-Romeu en 1982 se décommanda la veille du départ, et une fois arrivé sur place, je reçus une lettre recommandée demandant le divorce. Heureusement que les filles étaient avec moi, je ne sais pas quelle idée aurait pu me passer par la tête. Et pendant notre mois d’absence, elle avait déménagé tout ce qu’elle avait voulu. L’idée du divorce ne figurait pas dans la panoplie de mes considérations mentales. C’était une question de culture. Chez les Duval, on ne divorce pas ! Comme m’écrivait ma pauvre mère :
« Le divorce, c’est la misère » !
Sur le plan religieux, le Père Alexandre Letellier, qui faisait partie de la commission interrégionale d’annulation des mariages religieux, m’avait assuré qu’il se faisait fort d’obtenir, compte tenu de ce que j’avais vécu, l’annulation du mien. Mais je m’y refusai. J’avais peut-être fait une bêtise qui pouvait être effacée. Mais mes deux filles étaient nées. Je ne voulais absolument pas leur donner l’impression de les abandonner. J’assumai sans regret quel que puisse être l’avenir. C’est ma nouvelle épouse, Hélène, qui en subira les conséquences avec l’impossibilité d’un mariage religieux. La séparation de corps fut prononcée par jugement du 7 Septembre 1982 et transformée en divorce par jugement du 25 Mars 1987. Après ce divorce, je ne me sentis pas le droit de raconter les vies de mes filles, non plus d’ailleurs que celle de mon ex-femme. C’était à elles de le faire si elles le souhaitaient.
On m’autorisera juste quelques photos souvenirs.
Un de leurs premiers Noël
Françoise sur mes genoux, Christine à côtéAh mais, on se cultive, on apprend l’anglais ?
Ici sur la jetée du port de Brighton (GB)Un peu plus grandes
La pose chez le photographe s’impose
Bonjour les ravages dans les cœurs !Attention, la relève s’annonce à grands pas
Pierre, fils de Françoise, né le 11 Juillet 1995,
a réussi ses études et sa vie professionnelle.
Gabriel-Djibril, fils de Christine, né le 30 Juin 2012.
Grand père et petits fils sont tous les trois
du signe du Cancer. Ça promet !
C’est en 1983 que je partis pour Laval, 1 rue du Britais, comme je l’ai raconté dans le dossier « Fonctionnaire territorial ». Je ne saurai jamais assez rendre grâce à Madame Rocher, propriétaire d’un immeuble tout proche du centre ville, de m’avoir accepté avec ma chienne Roxane (qui avait été achetée en cadeau pour une de mes filles, mais dont mon ex-femme ne voulait pas s’encombrer) alors qu’elle s’était jurée de ne jamais louer à quelqu’un qui avait un animal, à cause de la saleté que cela pouvait engendrer.
Comme je l’ai souvent dit, ce n’est pas moi qui promenais Roxane, c’était elle qui me sortait. Nous courions dans les parcs de la périphérie de Nantes. Je faisais alors 40 kilos de moins qu’aujourd’hui. Photos souvenirs.
Quand elles venaient à la maison les filles aimaient bien revoir Roxane. Ici, Christine et Roxane à Camaret. Là, Françoise et Roxane
devant le donjon du Château de Laval.Un jour, Roxane me fit une sacrée surprise. J’étais parti en formation et l’avais mise en garde. Une semaine après, quand je revins la chercher, il y avait 5 chiots en plus. Je fus obligé de n’en garder que deux. Ces petites bêtes étaient des coquines. En principe, elles devaient rester dans la cuisine. Mais j’eus beau barrer la porte avec des planches entre la cuisine et la salle, leur plaisir était de les escalader.
La petite femelle sable fut adoptée par Christine, mais se fit malheureusement écraser. Les boulevards de Nantes ne sont pas tendres pour ces petits animaux. Le petit mâle noir fut donné à des voisins de Laval qui avaient été séduits par les photos que j’avais mises chez les vétérinaires. Quelque temps après, Christine et moi étions retournés chez ces gens pour le voir. Ils avaient eu peur qu’on vienne le reprendre. Mais apparemment, il se portait bien et avait l’air heureux.
Quant à Roxane, elle finit ses jours quelques années plus tard, victime de grosseurs inopérables aux mamelles. Il fallut la faire piquer. Ce fut un crève-cœur de la voir, le midi, se mettre entre Hélène (ma femme actuelle) et moi. C’était comme pour nous dire « au revoir » et rester avec nous le plus longtemps possible.
Pendant ce temps, Maman était toujours au Centre Psychothérapique d’Alençon. Ceux qui s’occupaient d’elle avaient eu l’intelligence de profiter de ses dons de brodeuse, au titre de l’ergothérapie. Elle put ainsi continuer jusqu’à la fin, ou presque, à faire ce qui avait été toute sa vie. Deux photos d’elle au Centre.
Repas de fête Parfois, on lui offrait des fleurs
Trois autres photos à son métier de brodeuse de « point de Beauvais »
Mais au fait, savez-vous ce qu’est le point de Beauvais ? C’est un peu technique pour moi. Je vous renvoie au blog très complet :
http://broderie-infinie.blogspot.fr/2008/11/le-point-de-beauvais.html
« Il faut des mois d’exercice pour arriver à manier le crochet à la perfection… Le point de Beauvais est un point de chaînette très petit, plutôt rond, exécuté dans le sens contraire des aiguilles d’une montre, le crochet étant lui aussi tourné dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. Il faut également maîtriser le point d’arrêt du Beauvais qui, pour un bon rendu de la broderie, est constamment utilisé. En fait le point de Beauvais est un simple petit point de chaînette derrière lequel se cache une technique extrêmement codifiée ! »
Ce point connaît une très grande vogue au 18ème siècle. Madame de Pompadour lui donnera même son nom. En 1843, Margueritte Boulard reprend une entreprise de lingerie à Bourg-le-Roi, dans la Sarthe. Une industrie de broderie d’art au crochet voit le jour et contribue pendant 125 ans à la prospérité du lieu. Au début du XXe siècle, cette broderie, sous l’influence des tapissiers parisiens, prend le nom de « point de Beauvais » jugé plus commercial. A Bourg-le-Roi, l’atelier a compté jusqu’à 60 ouvrières. Des dizaines travaillent à domicile. L’Exposition Universelle de 1900 fût un triomphe. L’aventure s’est arrêtée en 1968, faute de repreneur. Aujourd’hui, quelques ouvrières continuent la tradition. Un Musée de la Broderie rappelle le passé.
Comment ne pas vous faire apprécier de visu ce qu’était cette broderie ? Voici quelques pièces de Maman.
4 petits mouchoirs variés Nappe et 6 serviettes narcisses Nappe et 12 serviettes petites fleurs 4 taies d’oreiller diverses
Mais Maman nous fit une bien mauvaise surprise le 24 Décembre 1985. Exceptionnellement, les filles étaient avec moi pour Noël. Le 23 Décembre, je décidai tout d’un coup d’aller la voir sans prévenir. Ce n’était absolument pas dans mes habitudes. En principe, je téléphonais toujours avant. Lorsque nous arrivâmes à l’hôpital, on nous fit attendre, ce qui ne m’inquiéta point puisque nous n’avions pas prévenu. Quand Maman arriva, elle s’assit à la place avant droite de la voiture, mais ne voulut pas aller se promener un peu, contrairement à ce que nous faisions d’habitude. L’entrevue fut assez brève, elle nous quitta rapidement, et même en courant. Je mis cela sur le compte d’un embarras gastrique.
Et le lendemain ou le surlendemain, le Directeur général des services de la Ville de Laval et le chef de bureau qui travaillait avec moi dans la Direction des ressources humaines vinrent me prévenir que Maman était décédée le 24 Décembre 1985 à 1 heure. Je ne pus même pas les faire entrer à la maison tant ce devait être un capharnaüm avec les filles et le chien, d’autant que ce n’était pas très grand. Mais je pense qu’ils ne m’en tinrent pas rancune.
Heureusement qu’une fois de plus, les filles étaient avec moi pour me faire passer ce cap oh combien douloureux. Leur seule présence était pour moi d’un grand réconfort.
En y repensant, je suppose que Maman sentait qu’elle allait partir et qu’elle n’avait surtout pas voulu nous en donner le spectacle. Mon impression est qu’il pouvait s’agir d’un problème cardiaque et qu’elle savait bien quand ça n’allait pas.
La messe des obsèques fut célébrée à la chapelle du Centre psychothérapique par le Père Jean du Mesnil du Buisson qui en était devenu l’aumônier après une vie bien remplie. Il a écrit les souvenirs de sa vie. J’essaierai de me les procurer. L’ami Robineau s’était dérangé pour tenir l’harmonium qui ne devait pas si bien résonner d’habitude !
Deux lettres très émouvantes datant des derniers jours de la vie de Maman :

Manifestement, l’écriture est très fébrile et tourmentée.
Et l’insistance à embrasser les enfants et à m’embrasser très fort particulièrement émouvante.

adressa à Maman en lui souhaitant une grande
paix intérieure. Vœu oh combien exaucé !
La suite de la saga se trouve dans la rubrique Ma vie personnelle et familiale de 1986 à 2020.
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